Pierre Jean Modeste MAROIS (1785-1848), Grenadier de la Grande Armée napoléonienne, décoré de la Légion d'honneur par Napoléon

Par Corinne DURAND-TROIVILLE , sa descendante de 7ème génération.

Mise à jour du 3 avril 2012

 

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Pourquoi ai-je un beau jour décidé que Pierre Jean Modeste MAROIS, l'arrière-grand-père maternel de ma grand-mère maternelle, faisait parti de mes "ancêtres préférés" dont j'avais envie d'écrire la biographie ? Tout simplement car mes ancêtres sont en général de braves paysans, des petites gens, dont je n'ai aucune honte bien au contraire, mais à qui il n'est jamais rien arrivé de bien particulier, rien d'extraordinaire. Alors, pour une fois que l'un de mes ancêtres se distingue dans des événements de renommée nationale voire internationale, je n'allais pas manquer de lui rendre cet hommage.

L'histoire se passe dans une petite région de Seine-et-Marne (77) située au Nord de la commune de Melun.

Carte de Cassini de la région nord de Melun (Seine-et-Marne, 77) :

Louis XV ordonna la création de la "carte de Cassini", la plus ancienne des cartes de la France entière. mais aussi la première dans le monde à avoir été établie sur la base d'une triangulation géodésique. Ces cartes ont été dessinées entre 1683 à 1777 par Jean-Dominique Cassini et son fils Jacques de l'Académie Royale des Sciences.

 

I. Pierre Jean Modeste MAROIS et sa famille (1785-1804).

Pierre Jean Modeste MAROIS voit le jour le jeudi 20 octobre 1785 à Réau (77384). L'année 1785 est une année de grande famine en France. Elle est suivie de nombreuses autres (1786, 1788, 1789). Le nouveau-né a donc eu beaucoup de chance de survivre à cette époque où la mortalité infantile était élevée.

Réau

Réau est un très ancien village, lieu de passage par la RN 105 de Paris vers Lyon. On y trouvait encore, au XIXème siècle, des pièces de monnaie ou même des statuettes d'époque romaine. Aujourd'hui, Réau est une commune de 1334 hectares à la vocation agricole d'élevage où l'agriculture intensive reste très active grâce à d'importantes exploitations. Depuis près de 50 ans, la commune accueille la SNECMA et plus récemment des entreprises sous traitantes de haute technologie.

Eglise de Réau

Réau, panorama

Réau, route de Melun

Réau, route de Melun

Réau, entrée du village

Réau, rue principale

 

Pierre Jean Modeste MAROIS est le fils aîné et légitime de Jean MAROIS, manouvrier à Réau (77), anciennement soldat provincial de la levée de 1783, âgé de 27 ans et de Marie Elisabeth BÉRANGER, résidente également à Réau, âgée de 28 ans.

Son père est originaire de Réau où il est né le 3 mars 1758 et sa mère de la paroisse Saint-Barthélémy de Boutigny-sur-Essonne (91) où elle est née le 7 juin 1757. Ses parents se sont mariés, en plein été caniculaire, le 5 juillet 1784 à Réau, donc un peu plus d'un an avant la naissance de leur fils.

Acte de mariage de Jean MAROIS et de Marie Elisabeth BÉRANGER (5 juillet 1784 à Réau, 77)

 

Avant son remariage, son père, Jean MAROIS était veuf de sa première épouse, Anne Marguerite LEDUC, qu'il avait épousé à Réau le 4 février 1782, et qui était décédée en couches le 1er janvier 1784 dans la même commune. Ce couple avait eu deux fillettes. La première née de cette union, le 31 décembre, Anne Marguerite MAROIS, n'a survécu que 8 jours pour décéder le 7 janvier 1784 à Réau. La seconde, prénommée comme la nouvelle-née défunte, est née le 1er octobre 1984 à Réau. Nous ne savons pas ce qu'elle devient par la suite.

La déclaration de naissance de Pierre Jean Modeste MAROIS est effectuée le 21 octobre 1785 sur les registres catholiques de l'église de Réau. Nous possédons à la fois l'acte de baptême de Pierre Jean Modeste MAROIS et un "extrait d'acte de naissance délivré pour mariage" en date du 12 Brumaire an XIII (03 novembre 1804), soit 12 ans avant son mariage réel !

Acte de baptême de Pierre Jean Modeste MAROIS (20/10/1785, Réau, 77)

 

Pierre Jean Modeste MAROIS est baptisé dans la religion catholique à Réau (77 384) le 21 octobre 1785, donc le lendemain de sa naissance comme cela se pratiquait couramment à l'époque. Il fallait faire vite. Il n'aurait pas fallu qu'il décéda en bas âge sans être baptisé.

Marie Agathe MAROIS, sa tante paternelle, née le 25 mars 1760 à Réau, et qui épousera le 14 février 1786, à Réa,u Jacques Michel AVRIL devient sa marraine.

Pierre Modeste LEROY, résident à Montereau-sur-le-Jard, commune située à quelques kilomètres de Pouilly-le-Fort, devient son parrain. Nous ne connaissons pas encore les liens de parenté qui unissent Pierre Jean Modeste MAROIS à son parrain. Peut-être s'agit-il d'un oncle maternel...

Montereau-sur-le-Jard

Situé à 6 km au nord de Melun, ce village de 1112 hectares et d'actuellement 567 habitants est réparti en deux hameaux, Montereau-sur-le-Jard et Aubigny réunis, sur Ordonnance royale, le 22 mars 1842. La commune a un caractère rural : de nos jours, 683 ha de terres cultivées, 270 ha de prairies, pour 138 ha de sols urbanisés, industriels, voiries et pistes d'aérodrome ! Le nord du territoire de Montereau-sur-le-Jard est sous l'emprise de l'aérodrome de Melun-Villaroche.


Nous ne connaissons presque rien de l'enfance et de l'adolescence de Pierre Jean Modeste MAROIS, certainement passées au rythme de la vie agricole seine-et-marnaise. Il vit d'abord à Réau, puis, à partir d'une date indéterminée située entre 1786 et 1790, à Vert-Saint-Denis où ses parents déménagent et s'installent définitivement.

Après sa naissance, Pierre Jean Modeste MAROIS a, de la seconde union de son père avec sa mère BERANGER Marie Elisabeth, 4 frères et sœurs :

=> Jacques Charles MAROIS né le 27 avril 1784 à Réau, soit 2 ans après lui. Ce frère épousera le 2 janvier 1811 à Réau Marguerite Cécile LEROY, fille de Gilles LEROY et de Cécile MILLIARY. Nous ne connaissons pas les liens de parenté, s'ils existent, entre la future épouse de Pierre Jean Modeste MAROIS qui porte le même nom de LEROY et l'épouse de son frère Jacques Charles MAROIS. Elles n'ont pas les mêmes parents, grands-parents ni arrières-grands-parents ! Le couple aura au moins 3 filles : Catherine Cécile née le 7 avril 1812 à Réau, Emélie née le 6 août 1814 dans la commune voisine de Limoges-Fourches et Jacques Isisore né le 20 novembre 1818 de nouveau à Réau.

=> Catherine MAROIS née le 26 novembre 1790 à Pouilly-le-Fort, à Vert-Saint-Denis. Nous ne savons pas ce qu'elle deviendra après mai 1817 mais elle aura une fille naturelle, Marie Catherine MAROIS, née le 5 avril et décédée le 13 avril 1817 à Pouilly-le-Fort à Vert-Saint-Denis.

=> Charlotte Elizabeth MAROIS née le 14 juillet 1794 (26 messidor an II de la République) à Pouilly-le-Fort à Vert-Saint-Denis. Elle épousera Jacques Charles CHATELAIN le 28 avril 1829 à Vert-Saint-Denis.

=> Germain François MAROIS né le 1er juin 1797 (13 prairial an V de la République; noté selon d'autres sources né le 1er janvier 1797) à Pouilly-le-Fort à Vert-Saint-Denis. Il épousera GELÉ Eugénie le 8 mai 1826 à Vert-Saint-Denis et ce couple aura au moins une fille, MAROIS Adélaïde Eugénie née le 22 aout 1829 à Vert-Saint-Denis.

Le 3 novembre 1804, âgé de 19 ans, Pierre Jean Modeste MAROIS envisage d'épouser une jeune fille. Il ne pouvait pas déjà s'agir de Marie Claude Sophie LEROY qui, née en 1794, n'avait alors que 10 ans, mais d'une autre autre jeune fille que nous n'avons pas identifiée.

Pour ce faire, il se rend le 12 Brumaire an XIII de la République donc le 3 novembre 1804, à la mairie de Réau, commune où il est né, afin de se faire délivrer un "extrait d'acte de naissance délivré pour mariage". Hélas la conscription militaire viendra contrarier ses projets matrimoniaux. Il ne se mariera que 12 ans plus tard après avoir vécu d'innombrables campagnes militaires.

Âgé de 20 ans en 1805 (donc de la classe 1805), Pierre Jean Modeste MAROIS voit en effet la conscription arriver. Elle le retiendra plusieurs années loin des siens et de la Seine-et-Marne et le mèlera aux grands événements natioaux et internationaux de l'époque.

II. La vie militaire de Pierre Jean Modeste MAROIS (1805-1815)

Le service militaire entre 1798 et 1815

Promulguée le 5 septembre 1798 (le 19 Fructidor an VI), la loi Jourdan précise que " tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie ". Elle est le texte "fondateur" de la conscription et du service militaire moderne. La guerre devient une obligation pour tous les citoyens mâles, sans se préoccuper de leurs motivations ou aptitudes au combat. La Nation exige le prix du sang et démocratise la gloire et la mort! C'est une première dans l'histoire de l'humanité. La guerre n'est plus réservée à des professionnels comme sous l'ancien régime. Cette Loi prévoit que tous les hommes de 21 à 25 ans doivent s'inscrire sur les registres communaux pour faire face à la menace d'une deuxième coalition européenne. Son objectif est de permettre une levée en masse selon les besoins. Cette loi fut encore plus mal acceptée que la levée en masse de 1793 et il y eut de nombreux réfractaires. Elle resta en vigueur pendant une vingtaine d'années, après quelques modifications. La Loi de 1802 instaure le remplacement. Elle permet à ceux qui en ont les moyens d'acheter un remplaçant pour leur fils. Cela peut choquer car favorable "aux riches" mais c'était une occasion inespérée pour d'autres de gagner de l'argent qu'il n'auraient pas pu gagner autrement, dans le contexte économique difficile de l'époque. La Loi de 1804 instaure le tirage au sort et réglemente les exemptions. Devant la pression populaire, la conscription est supprimée en 1815 mais sera rétablie trois ans plus tard ! (Source : http://www.nithart.com/servmifr.htm )



Pierre Jean Modeste MAROIS subit donc dès 1805 le tirage au sort qui ne lui est pas favorable. N'ayant sans doute pas les moyens de s'offrir un remplaçant puisque ses parents sont de simples manouvriers, il part faire son service militaire. Il restera dans l'armée entre sa conscription en 1806 et sa libération en 1815. Nota : il pourrait également être le remplaçant rémunéré d'un soldat ayant tiré un mauvais numéro mais nous n'en avons pas la preuve...

Nous connaissons à peu près les états de service de Pierre Jean Modeste MAROIS pendant cette période : il devient vite Grenadier caporal et après sous-officier au 7ème régiment d'Infanterie de Ligne. Nous pourrons les compléter dans le futur par l'étude des registres de conscription et de sa fiche matricule que nous devrons encore rechercher aux Archives départementales de Seine-et-Marne.

Uniformes des régiments d'infanterie de ligne de Napoléon

(1) Grenadiers - (2) Grenadiers (tenue de campagne)

Source : www.napoleon1er.com et http://ameliefr.club.fr/Planche8.html

 

 

Le 7ème régiment d'infanterie de ligne

Ce régiment a effectué de nombreuses campagnes. Il est formé, avant 1814, de 3 Bataillons dont le premier (auquel appartient Pierre Jean Modeste MAROIS) combattra en Espagne puis par décrêt de Milan du 05 mars 1809 d'un 4ème bataillon. Voir autre site sur les campagnes du 7ème régiment d'infanterie de ligne.

1808 : El Bruch, Girone, Molins del Rey et Cardedeu - Le 7ème de ligne se trouve le 1er juillet 1808 à Macerata dans le Royame; le 16/09/1808 et le 01/10/1808, le 1er Bataillon de ce régiment est basé à Perpignan; le 16/12/1808 il est en Espagne.
1809 : Valls
1810 : Granollers, Mollet, Santa Perpetua et Vic
1811 : Tarragone
1811 : Mont-Serrat, Sagonte et Valence
1812 : Valence et Castalla
1813 : Bautzen, Juterbock, Leipzig, Hanau et Tagliamento
1814 : Yecla et Falleja

En janvier 1814, le 7ème régiment d'infanterie de ligne fait partie de l'armée franco-italienne; il fait partie de la Brigade PÉGOT, de la 3ème Division du général FRESSINET, de la 2ème Lieutenance du général VERDIER, commandé par Le Baron de Saint-Laurent, commandant l’artillerie, avec Le général Vignolle, chef d’état-major généralet enfin S.A.I Le Prince Vice-Roi Eugène, commandant en chef.

1815 : Le 6 mars, le régiment rallie l'empereur qui vient de débarquer ; Waterloo

Les pertes et blessés du 7ème régiment de ligne entre 1805 et 1815.

 

Dès 1806, Pierre Jean Modeste MAROIS se trouve donc aux sièges de Roses, Gironne, Hostalrich, Tortose, Tarragone, Montviédro, Valence dans les guerres d'Espagne que mène Napoléon 1er. Dès 1808, Napoléon avait en effet envahi l'Espagne et installé son frère Joseph comme roi d'Espagne.

Les Guerres d'Espagne :

Sites externes : Causes de la guerre, belligérants, forces en présence, chronologie des combats - La guerre d'Espagne. De Bayonne à Baylen - (Article de BOUDON Jacques-Olivier, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Rouen, président de l'Institut Napoléon) - Récapitulatif des corps d'armées dans la guerre d'Espagne entre 1807 et 1814

Le siège de Roses :

(à venir)

Le siège de Gironne (Girona) :

En 1809, le siège de Girona dure 7 longs mois au bout desquels la ville doit capituler, vaincue par la famine, le manque de munitions et la maladie. La Catalogne, transformée en département français en 1812, défend le principe du fédéralisme. Bibliographie : Gayot de Pitaval, François (1673-1743). Histoire des combats d'Almenar et de Pennalva... et du siège de Girona. (Signé Gayot)

Le siège d'Hostalrich :

(à venir)

Le siège de Montviédro :

(à venir)

Le siège de Valence :

(à venir)

Bibliographie : Capitaine Nicolas Marcel - Campagnes en Espagne et au Portugal 1808-1814 - 2001, Editions du Grenadier - extraits en ligne - voir aussi : Les grandes batailles napoléonniennes (en ligne)

 

En 1807, Pierre Jean Modeste MAROIS appartient à la Grande Armée de Napoléon 1er sous le commandement du Général MERLE.

Entre 1808 et 1810, son régiment a changé d'affectation et appartient, désormais à l'Armée de Catalogne de Napoléon 1er sous le commandement des généraux DUHESME St-CYR, Pierre François Charles AUGEREAU , duc de Castiglione (1757-1816) et Etienne Jacques Joseph Alexandre MAC-DONALD (1765-1840).

L'armée de Catalogne :

L'armée de Catalogne (7ème Corps d'armée) est présente en 1809 en Espagne, commandée par GOUVION SAINT-CYR, puis AUGEREAU. En 1809, AUGEREAU passe en Espagne pour prendre le commandement de l'armée de Catalogne le 8 février 1810.

Duhesme (1766-1815). Général de brigade depuis 1797, il sert en Italie avant d'être envoyé en Espagne où il devient gouverneur de la citadelle de Barcelone.

 

Entre 1811 et 1813, Le 7ème régiment de ligne passe sous le commandement de l'Armée d'Aragon de Napoléon 1er dans la guerre d'Espagne, sous le commandement du Duc d'ALBUFERA et de SAUCET.

L'armée d'Aragon :

L'Armée d'Aragon et de Catalogne combat en Espagne entre 1809 et 1812. Entre 1810 et 1811, le 3ème corps est commandé par Louis Gabriel SUCHET , duc d'Albuféra, maréchal de France, grand-aigle de la Légion d'honneur, Pair de France (1770-1826) et le 7ème corps par MAC-DONALD. En 1812, elle est commandée par SUCHET et DECAEN. (Source : Les campagnes napoléoniennes, d'Alain Pigeard - Tome 1, p. 397 et 398)

Louis Gabriel SUCHET , duc d'Albuféra, maréchal de France, grand-aigle de la Légion d'honneur, Pair de France (1770-1826) : envoyé en Espagne, il sera le seul des grands généraux à obtenir une réussite exceptionnelle. Seul maréchal à gagner son titre en Espagne, il se distingue par une série impressionnante de menées à la tête de l'armée d'Aragon. Il prend Saragosse, Lérida, Tortose, Tarragone, Mont-Serrat et remporte les victoires de Sagonte et de Valence qui lui vaut son titre de duc d'Albufera. Gouverneur de la Catalogne en 1812, et par une stricte discipline, ne tolérant pas les pillages et les exactions, maintient son autorité dans la région. Le désastre de Vitoria en 1813 l'oblige à quitter Valence, il s'installe à Barcelone. (Source : http://perso.wanadoo.fr/buddyop/napoleon/personnages/marechaux/MacD.htm)

 

Le 16 juin 1811, Pierre Jean Modeste MAROIS est blessé au visage pendant le siège de Tarragone . Il est âgé de 25 ans.

Siège de Tarragone (4 mai au 28 juin 1811):

Ayant obtenu la reddition de Tortosa après six mois de siège, SUCHET remonte vers le Nord pour assiéger une des dernières places fortes encore aux mains des Espagnols en Catalogne et investit Tarragone le 4 mai 1811. Au bout de cinquante-cinq jours de siège, le 28 juin, la ville capitule. (source : http://aigleconquerant.free.fr/dictionnaire/t.htm )

Nous ne savons pas si la blessure de Pierre Jean Modeste MAROIS est grave ou non. Mais nous savons qu'il participe peu après au siège de Tortosa en Espagne.

Siège de Tortosa (4 juillet 1810 – 2 janvier 1811) :

Poursuivant sa conquête de la Catalogne, SUCHET met le siège devant Tortosa qui capitule après six mois de résistance. (source : http://aigleconquerant.free.fr/dictionnaire/t.htm )

En 1814, Pierre Jean Modeste MAROIS appartient, avec le 7ème régiment de ligne, à l'Armée de Lyon de Napoléon 1er sous le commandement du Général AUGEREAU. Il est âgé de 29 ans.

L'Armée de Lyon :

En 1814, dans le vaste plan stratégique de Napoléon, l'armée de Lyon doit décider de la victoire. Le maréchal AUGEREAU a reçu l'ordre de couper les lignes de communications des coalisés. Après plusieurs combats victorieux, il doit affronter une armée forte de 60 000 hommes. Contraint de se replier, il livre deux batailles (Mâcon et Saint-Georges de Reneins) et le 20 mars perd la bataille de Limonest qui livre Lyon à l'ennemi. L'armée de Lyon est dissoute le 10 juin 1814.

Bibliographie : 1814 - L'armée de Lyon ultime espoir de Napoléon - par Ronald ZINS - Format 13,5 x 22,5 cm - 350 pages - environ 20 illustrations n&b - ISBN: 2-913020-00-3 - Prix de vente: 29,73 € - Lyon et Napoléon - Auteur(s) : Zins Ronald, Collectif - Editeur : FATON - Paru le : 14/04/2005 - ISBN : 2-87844-071-4 - 287 pages - Thème : tourisme-france rhône-alpes

En 1815, Pierre Jean Modeste MAROIS appartient à l'Armée des Alpes de Napoléon 1er sous le commandement du Duc d'ALBUFERA. ll a 30 ans.

L'Armée des Alpes :

Louis Gabriel SUCHET , duc d'Albuféra (suite) : en 1814, rallié à la Restauration, il est nommé pair de France et commande une division militaire à Caen. En 1815, il rejoint Napoléon durant les Cent-Jours qui lui confie le commandement de l'armée des Alpes où il envahit la Savoie. Il est déjà aux portes de Genève lorsque tombe la nouvelle de la deuxième abdication. Il négocie habilement avec les alliés, évite l'occupation de Lyon et se retire dans son château de Saint-Joseph près de Marseille. (source : http://perso.wanadoo.fr/buddyop/napoleon/personnages/marechaux/suchet.htm)

En 1815, Pierre Jean Modeste MAROIS est toujours Grenadier à la 1ère Compagnie du 7ème régiment d'infanterie de ligne et on le retrouve à Grenoble (Isère - 38 185). L'Empereur vient de débarquer de l'Île d'Elbe. Le 7 mars au défilé de Laffrey, les troupes du Colonel de LABEDOYERE dont le 7ème régiment d'infanterie de ligne, refusent de tirer sur l'ex-Empereur et se rallient à lui. Le 10 mars le même phénomène se reproduit à Lyon.

La Route Napoléon insolite, par Jacques L'Azou
CHAPITRE XIII : GRENOBLE - MERCREDI 8 ET JEUDI 9 MARS 1815 (extraits)

En six jours, les soldats ont marché plus de 300 km et dans quelles conditions ! Dans la matinée, les derniers retardataires rejoignent peu à peu par petits groupes, l'uniforme couleur poussière. On s'empresse, on les réconforte et on se les dispute pour les inviter chez soi, à la table de famille. Bientôt ragaillardie, ces vieux grognards de la vieille garde se trouveront dans l'après-midi pour une revue solennelle sur la Place de Grenette. De part et d'autre de leur impressionnant carré, les deux régiments où s'est reformé la garnison de la ville, plus une troupe hétéroclite de militaires en demi-solde de tous grades de toutes armes, aux uniformes fripés sortis des armoires qui forme un bataillon qui vient de naître à Grenoble: "Le Bataillon de La Violette". Les rues avoisinantes sont envahies par une cohue de spectateurs. Les fenêtres, les balcons, les bords des toits, tout est pris d'assaut pour voir la première revue. Les tambours battent "Aux champs" et au centre d'un groupe d'officiers empanachés, de la rue Montorge débouche Napoléon redingote grise, petit chapeau, chevauchant Tauris. (...) Une ovation formidable couvre les carillons de la collégiale St-André. Il est trois heures, cette revue va durer quatre heures. Napoléon passe devant chacun, dialoguant à brûle-pourpoint avec un soldat reconnu tout à coup entre mille. Pour l'Empereur, le triomphe se renouvelle à chaque pas. (...)

Le Jeudi 9 mars, sur le petit guéridon de sa chambre à l'auberge des "Trois Dauphins", vont être signés les premiers décrets impériaux "Par la grâce de Dieu et des Constitutions de l'Empire" il est redevenu "Empereur des Français". Il légifère, nommant des préfets (...), en destituant d'autres. (...)

Dans l'après-midi du 9 Mars, une partie des troupes se met en marche sur Lyon par la porte de France, après avoir franchi l'Isère. (...) La route, près du jardin des Dauphins, montait à l'époque à flanc de coteau avant de traverser Saint-Martin-le-Vinoux, en direction de Voreppe, Rives et Bourgoin-Jallieu. Le Bataillon de La Violette traîne à ses côtés des grappes d'amis et de parents pour "assurer le retour du Père de la Patrie". (...) Toute une armée, les 5°, , 11° régiments de ligne, le 4° d'artillerie, le 3° du génie, un train d'équipages, un parc d'artillerie, en tout 7 000 hommes menés par le 4° de Hussards en tenue étincelante bleu et rouge.

Napoléon marche sur Fontainebleau. Sa Majesté est attendue demain à Paris. (...) Cette épopée est d'abord un révélateur de la situation que découvre l'Empereur après onze mois de repos forcé dans I'île d'Elbe. (...) Il se trouve confronté à deux France, celle du peuple qui l'ovationne sur le trajet, tout en criant des propos dignes de 1789, des "Vive l'Empereur !", suivis de "A bas, la calotte ! Les aristos à la lanterne ! " et celle des notables, bourgeois enrichis par la vente des biens nationaux et qui veulent la tranquillité pour en profiter.

(Source : http://ameliefr.club.fr/Route-Napoleon-chapitre13.html)

Pierre Jean Modeste MAROIS est présenté à Napoléon 1er, fraichement débarqué de l'Ile d'Elbe, par le Colonel "Charles" Angélique François Huchet de LA BEDOYERE lors du passage en revue des troupes à Grenoble. Napoléon lui décerne même le titre honorifique de "Chevalier de l'ordre royal de la Légion d'honneur" le 11 mars 1815 à Grenoble (38185) - mais le décret sera signé à Lyon.

 

LA BÉDOYÈRE est nommé le 4 octobre 1814, colonel du 7ème régiment d'infanterie de ligne et doit rejoindre sa garnison à Chambéry. En janvier 1815, Charles de La Bédoyère est toujours à Paris ! Il ne semble pas pressé de rejoindre son régiment…Il quitte enfin la capitale le 22 février et arrive à sa destination quatre jours après. Déjà en France, devant le mécontentement général, certains ont le regard tourné vers l'île d'Elbe… " Que diriez-vous si vous appreniez que mon régiment a pris la cocarde tricolore et les aigles ?… " demandait Charles à la Reine Hortense avant son départ… Le 26 février, jour de son arrivée à Chambéry, l'Aigle quitte son rocher ; il est en route vers les côtes de France… Le général Marchand, commandant la place de Grenoble apprend le débarquement le 4 mars au soir. Le lendemain après une réunion avec tous les officiers de la garnison, Marchand envoie une dépêche à un certain Devilliers, commandant la brigade de Chambéry : il doit faire mouvement sur Grenoble afin de s'opposer à la progression du " Corse " ! Le 7ème et le 11ème de ligne se mettent en route. Le 7ème ayant à sa tête le très bonapartiste La Bédoyère. Celui-ci au cours d'une halte chez une certaine Madame de Bellegarde aurait déclaré : " Adieu , Madame, dans huit jours je serai fusillé ou Maréchal d'Empire ! ". Puis c'est l'arrivée à Grenoble... On connaît l'épisode inoubliable de Laffrey… La Bédoyère n'y assistera pas: il est à Grenoble dans la ville en état d'alerte. Après avoir déjeuné avec le Général Marchand, ce 7 mars 1815, il rassemble son régiment aux cris de " Vive l'Empereur ! " et après un conciliabule avec ses officiers et ses soldats, il sort de Grenoble, allant à la rencontre de l'Empereur qu'il retrouve " avant Vizille, entre Tavernolles et Brié ". (...) L'empereur embrasse La Bédoyère et voyant que ce dernier n'a pas de cocarde tricolore, décroche celle qui orne son chapeau et la lui donne. Plus tard, c'est la prise de Grenoble, après bien des aléas. La Bédoyère suit l'Empereur vers Paris. Ce dernier y arrive le 20 mars vers 21 heures. Le Lendemain , à 3 heures du matin, Le 7ème de ligne commandé par La Bédoyère y fait son entrée. L'Empereur nomme La Bédoyère général de brigade et aide de camp. Il a vingt-neuf ans. Notons, que le "bon" roi Louis XVIII ne reconnaîtra pas cette nomination…
(Source : http://ameliefr.club.fr/Charles-de-la-Bedoyere.html)

 

La Légion d'honneur :

Le 29 floréal an X (19 mai 1802), est promulguée la loi portant création et organisation de la Légion d'honneur. Le nouvel ordre, dû à l'initiative du Premier Consul Bonaparte, se voulait un corps d'élite destiné à réunir le courage des militaires aux talents des civils, formant ainsi la base d'une nouvelle société au service de la Nation. Bonaparte élargissait donc à tous les citoyens le principe des décorations nationales établi dans l'article 87 de la Constitution de l'an VIII et réservées «aux guerriers ayant rendu des services éclatants en combattant pour la République».
Il était composé de quatre grades (légionnaire, officier, commandant, grand officier). Hors action d'éclat, une durée de services de vingt-cinq ans était requise tant pour les services militaires en temps de paix, que pour les fonctions civiles. Les titulaires de la Légion d'honneur après réception d'une lettre d'avis devaient prêter serment à la République, puis, à l'Empereur.

Dès 1814, Louis XVIII rétablit les ordres royaux mais conserva la Légion d'honneur (art. 72 de la Charte). Après les "Cent-Jours", le maréchal Macdonald, (...) prit en main la restructuration de ce qui devenait l'Ordre royal de la Légion d'honneur réglementé par l'ordonnance du 26 mars 1816, (...). C'est alors (...) que furent fixés les noms des grades et dignités tels qu'ils existent encore de nos jours : chevalier, officier, commandeur, grand officier et grand'croix ainsi que la manière pour chacun de porter la décoration. Les Légionnaires sont été nommés Chevalier dès 1808.

(D'après : http://www.legiondhonneur.fr/shared/fr/histoire/fhisto.html)

Ce type 4 de médaille de la Légion d'honneur très composite vit sans doute le jour en 1811 (d'après les peintures de certains tableaux datés) avec une multitude de couronnes fort ornementées. Sa caractéristique principale consiste dans le fait que les centres sont désormais frappés d'une pièce (...) avec des aigles presque constamment tournées vers notre droite. Les pointes sont "boutonnées" en général par un simple pommelage (...) et l'on voit apparaître concurremment le simple noeud au bas du feuillage et le double bout pendant coupé en biseau, qui semble avoir été le seul utilisé durant les Cent Jours. Il s'agit en général d'étoiles de dimensions sensiblement plus importantes que précédemment (moyenne de 75 mm de haut, anneau compris, sur 45 mm de large) et dont une touffe de feuillage remonte vers la couronne, avec parfois un chevron agrémenté de feuillage émaillé. Cette couronne est presque constamment ornée d'une forte boule en forme de globe impérial – avec le montant vertical soutenant la croix faisant corps avec le bandeau médian. Les fleurons sont prolongés, soit par des palmes comme précédemment, soit le plus souvent par des montants perlés.
Lorsque le bout ne pend pas et que les boules sont fortes aux extrémités des pointes, il s'agit incontestablement d'un début de 4e type. Mais autrement, il peut s'agir du modèle qui sera repris tout au début du Second Empire, après le modèle "Présidence", sauf si le poinçon (en particulier "coq" ou "faisceau de licteur") donne une certitude que la décoration fut mise en service entre le 1er septembre 1809 et le 16 août 1819. Mais beaucoup d'étoiles du Premier Empire, surtout de chevalier, ne furent pas poinçonnées, où ne le furent qu'à l'occasion d'une recense ou d'une vente publique bien ultérieure à partir de 1838. Seul un examen très attentif peut donner une certitude.

(Source : http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/insignes_Legion_honneur.asp)

A Romana (Sardaigne, Italie), le 26 mars 1815 pendant "Les Cent-Jours", Pierre Jean Modeste MAROIS est blessé à l'épaule droite. Il est âgé de 29 ans.

Les Cent-Jours (du 20 mars 1815 au 22 juin 1815) : extraits

Les Cent-Jours ont eu pour causes principales : la politique de la première Restauration; la précarité de la situation de Napoléon Ier à l'île d'Elbe; l'esprit aventureux de l'ancien empereur des Français. Le gouvernement de Louis XVIII avait suscité, en quelques mois, une violente opposition, alors que la paix était faite avec l'Europe entière et que les troupes étrangères avaient, au bout de deux mois, évacué la France. En effet, le roi et sa cour ressemblaient à des revenants de l'Ancien Régime: ils rétablissaient des formes archaïques que personne ne comprenait plus. Les ministres étaient désunis et sans force. Dans un tel désordre, l'indifférence ou l'hostilité gagnaient l'opinion publique. (...) On froissait des sentiments. On menaçait des intérêts. Faiblesse et provocations se conjuguaient. A la fin de 1814, d'obscurs complots se tramèrent (...).

À l'île d'Elbe, l'Empereur n'ignorait rien de la situation française. Il savait aussi qu'au congrès de Vienne il était question de l'exiler fort loin de l'Europe; la rente annuelle de deux millions de francs prévue par les traités ne lui était pas payée; l'impératrice Marie-Louise et son fils n'étaient pas autorisés à le rejoindre. Enfin, Napoléon s'ennuyait dans son île. Il décida de tenter sa chance.

Le vol de l'Aigle : Le 26 février 1815 une petite flottille composée de sept bâtiments de commerce quitta l'île d'Elbe. Elle portait vers la France 700 soldats, Napoléon et sa fortune. Deux proclamations avaient été imprimées pour être distribuées en France: l'une s'adressait aux civils, l'autre aux soldats. Toutes deux exhortaient à la révolte contre les Bourbons et contre leur symbole, le drapeau blanc des émigrés (...).

" Le "vol de l'Aigle" dura vingt jours. Napoléon débarqua le 1er mars 1815 à Golfe-Juan, d'où il prit la direction de Grenoble par la route des Alpes ("route Napoléon"), pour éviter les populations royalistes de la vallée du Rhône. Louis XVIII, après avoir déclaré "Napoléon Bonaparte traître et rebelle pour s'être introduit à main armée dans le département du Var", envoya des troupes à Grenoble afin d'arrêter la marche impériale.

 

Mais à Laffrey, le 7 mars, ces troupes se rallièrent à l'Empereur et prirent la cocarde tricolore.

Le 10 mars, Napoléon entrait à Lyon et suspendait par décret impérial la restitution des biens nationaux, propriété de l'État.

Le 17 mars, il était à Auxerre, où le rejoignit le maréchal Ney, qui se ralliait à lui avec toutes ses troupes.

Le 19 mars, il arrivait à Fontainebleau, tandis que Louis XVIII quittait Paris pour s'exiler à Gand.

Le 20 mars, Napoléon faisait aux Tuileries une entrée triomphale lié au sort des armes . (...) La guerre étrangère était en effet inévitable; les puissances européennes n'avaient pas reconnu le nouveau régime impérial et s'étaient alliées pour le combattre. (...) Napoléon aurait souhaité la paix extérieure. Il lui fallut faire la guerre. Il la fit mal, accumulant à Waterloo les erreurs tactiques.

Au soir du 18 juin 1815 la défaite était accomplie. L'Empereur rentra à Paris, où tous l'abandonnèrent.

Le 22 juin 1815, il signa sa seconde abdication et, le 29 juin, il quitta Paris. Louis XVIII rentra dans la capitale le 8 juillet et dut signer en novembre 1815 un traité de paix fort rigoureux. Les Cent-Jours n'avaient été qu'une aventure héroïque.

 

III. Le retour à la vie civile de Pierre Jean Modeste MAROIS (1815-1848)

Pierre Jean Modeste MAROIS est libéré de ses obligations militaires entre le 26 mars 1815 et le 7 avril 1816. En fait, le 7ème régiment d'infanterie de ligne est licencié de l'armée impériale dès 1815. Le jeune homme, âgé de 30 ans, se retire alors dans le village de Pouilly-le-Fort, commune de Vert-Saint-Denis en Seine-et-Marne, où ses parents résident toujours.

Les soldats qui retournent dans leurs foyers perçoivent alors une solde. La retraite des "vieux débris" de la Grande Armée" est fixée à un montant dérisoire : avec 30 ans d'ancienneté, par exemple, le soldat ne recevait que 150 francs par an, et 300 francs s'il avait atteint les 50 ans de service effectif, ce qui équivalait à peine au salaire d'un journalier. Nous ne connaissons pas encore le montant de la solde perçue par Pierre Jean Modeste MAROIS mais pour moins de 10 ans de service effectif, ce devait être très faible. Il fallait donc se remettre vite au travail dans les champs et aider sa famille.

Panorama de Vert-Saint-Denis

Eglise de Vert-Saint-Denis

Eglise de Vert-Saint-Denis

Eglise de Vert-Saint-Denis

Eglise et place de Vert-Saint-Denis

Rue de Vert-Saint-Denis

 

Château féodal de Pouilly-le-Fort et sa ferme fortifiée

Château féodal de Pouilly-le-Fort et sa ferme fortifiée

Château féodal de Pouilly-le-Fort

Cour intérieure de la ferme fortifiée de Pouilly-le-Fort

Cour intérieure de la ferme fortifiée de Pouilly-le-Fort

 

Pierre Jean Modeste MAROIS reprend dès à présent le cours de sa vie interrompue par le service militaire et entreprend vite notamment de se marier avec Marie Claude Sophie LEROY, jeune fille née le 16 Floréal an II (5 mai 1794) à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). Cette commune est située à quelques kilomètres seulement de Vert-Saint-Denis. Mais en avril 1816, la jeune fille en question réside à Réau où elle exerce la profession de domestique.

Acte de baptême de Marie Claudine Sophie LEROY (16 Floréal an II, 5 mai 1794, Savigny-le-Temple, 77)

Marie Claudine (Claude) Sophie LEROY est la fille orpheline de Martin Thibault LEROY, berger, né le 17 février 1766 à Moisenay et décédé le 24 juin 1811 à Cesson (Seine-et-Marne) à l'âge de 46 ans et de LESAGE Marie Julienne née le 3 juillet 1764 à Vert-Saint-Denis et décédée le 8 mai 1799 à Savigny-le-Temple, soit 5 ans après la naissance de sa fille. Entre temps, son père s'était remarié le 13 avril 1807 à Cesson avec Marie Elisabeth CHEVALIER. C'est cette dernière femme, dont ne nous ne savons rien, qui a potentiellement élevé la jeune fille.

Revenu à la ville civile, Pierre Jean Modeste MAROIS reprend le métier de manouvrier qu'il exerçait avant son service militaire. Lors de son mariage avec LEROY Marie Claude Sophie le 24 avril 1816, âgé de 30 ans, il exerce ainsi cette profession de manouvrier au village de Pouilly-le-Fort sur la commune de Vert-Saint-Denis.

Afin de préparer le mariage projeté entre-eux, un certificat de publication des bans est délivré le 7 avril 1816 à Vert-Saint-Denis. Un autre certificat est délivré le même jour à Réau. Un second certificat de publication des bans est ensuite délivré le 14 avril 1816 à Vert-Saint-Denis. Un autre est délivré le même jour à Réau.

Suivant l'ordre normal des événements, Pierre Jean Modeste MAROIS et Marie Claude Sophie LEROY se marient à Réau, commune de résidence de l'épouse, le 24 avril 1816.

Acte de mariage de Pierre Jean Modeste MAROIS et de Marie Claude Sophie LEROY (24 avril 1877 - Réau, 77)

 

Au moins six personnes de l'entourage proche, en plus des époux bien entendus, sont présents à ce mariage.

Jacques Charles MAROIS, frère de l'époux, né en 1787, alors charretier à Maumy , village de la commune voisine de Limoges-Fourches (77) est le premier témoin.

Joseph "Hilaire" GARNOT, tuteur de l'épouse dont les parents étaient tous deux décédés, né vers 1776, est le second témoin. Nous ne connaissons pas le lien de parenté, s'il existe, qui unit cette jeune femme à son tuteur. Est-ce un oncle (l'époux d'une soeur de son père ? l'époux d'une soeur de sa mère) ?

Jean Marie LECONTE, né vers 1777, charron à Réau, ami de l'époux, est le troisième témoin.

Augustin SOURCIAUT, né vers 1774, ami de l'époux est le quatrième témoin.

Jean MAROIS, père de l'époux, âgé de 58 ans, toujours manouvrier à Pouilly-le-Fort à Vert-Saint-Denis, est présent et consentant au mariage.

Marie Elisabeth BÉRANGER, mère de l'époux, aussi âgée de 58 ans, demeurant également à Pouilly-le-Fort à Vert-Saint-Denis, est présente et consentante au mariage.


Le couple aura 4 enfants nés à Vert-Saint-Denis dans le village de Pouilly-le-Fort.

Le 4 février 1817 à Vert-Saint-Denis (77), Pierre Jean Modeste MAROIS déclare en effet la naissance de sa fille MAROIS Sophie, née à Pouilly-le-Fort. La fillette y décèdera le 20 janvier 1827, vers l'âge de 10 ans.

Le 28 septembre 1818, il déclare également la naissance d'une seconde fille, MAROIS Victoire, née à Poully-le-Fort le 28 septembre 1818. La jeune file épousera PATU Charles Noël le 7 janvier 1840 à Vert-Saint-Denis. Le couple aura une petite PATU Marie Léonide née le 11 juin 1845 à Vert-Saint-Denis. La descendance ira vers les PICHARD, les DESOBRY et les GEOFFROY de Vert-Saint-Denis. Victoire MAROIS, journalière à Vert-Saint-Denis, y décèdera le 5 juin 1881.

Le 10 octobre 1828 à Vert-Saint-Denis (77), Pierre Jean Modeste MAROIS déclare en effet la naissance de ses deux fils jumeaux MARROIS Jean et MAROIS Eugène Saint-Ange. Il a 42 ans, exerce toujours le métier de manouvrier et déclare ne pas savoir signer. Son épouse a 34 ans.

Acte de naissance de Jean MARROIS (10 octobre 1828, Vert-St-Denis, 77)

Acte de naissance de Eugène Saint-Ange MAROIS :

(pas de photo réalisée, mais le relevé fait aux Archives départementales du 77 indique qu'il est né le 10 octobre 1828 à Vert-Saint-Denis et a été prénommé "Saint-Ange".

Le problème est que nous ne sommes pas certains à 100 % de l'existence de jumeaux. En date du 10 octobre 1828, nous n'avons trouvé, dans les registres d'état-civil, que la naissance d'un Jean MARROIS et sur une autre source un Saint-Ange. Plus tard, tous les actes relatifs à Eugène Saint-Ange MAROIS font état d'une naissance située le 10 octobre 1828. S'agit-il d'une erreur de date pour Eugène Saint-Ange ou de jumeaux nés dont un seul aurait été déclaré ? D'un oubli de déclaration d'un des deux jumeaux ?

Jean MAROIS, le jumeau potentiel se marie le 5 novembre 1850 à Vert-saint-Denis avec Ulanie MONIN née le 20 novembre 1831 à Vert-Saint-Denis. Le couple aura 4 enfants : MAROIS Henry, né le 2 octobre 1751 à Cesson et décédé le 23 octobre 1851 à Vert-Saint-Denis; Henriette Adèle MAROIS née le 6 octobre 1852 à Vert-Saint-Denis et qui épousera en 1876 Léon Adolphe LUQUET; Pauline Eulalie MAROIS, née vers 1856 (ni à Cesson ni à Vert-Saint-Denis) et qui se mariera en 1876 à HARDOUIN Vincent Jean-Louis d'où 8 enfants; et MAROIS Germain né le 21 décembre 1858 à Vert-Saint-Denis et qui se mariera à Adèle LOISEAU en 1882 à Cesson.

A l'automne 1830, qui annonçait un hiver très pluvieux en Seine-et-Marne avec des fortes crues de la Seine qui succède à l'hiver glacial de 1829, Pierre Jean Modeste MAROIS perd son père et sa mère. Jean MAROIS décède en effet, à son domicile, le 26 septembre 1830 à Vert-Saint-Denis, âgé de 72 ans. Son épouse lui survit un mois seulement et décède à son tour le 22 octobre 1830 dans la même commune, à son domicile, âgée de 73 ans.

Acte de décès de Jean MAROIS (27 septembre 1830, Vert-Saint-Denis, 77)

 

Acte de décès de Marie Elizabeth BERANGER (22 octobre 1830, Vert-Saint-Denis, 77)

 

Le 25 mars 1833, âgé de 47 ans, Pierre Jean Modeste MAROIS se présente au maire de la commune de Vert-Saint-Denis (77) pour déposer une demande en vue de faire rectifier son patronyme sur le brevet de Chevalier de la Légion d'honneur qu'il a reçu de Napoléon 1er en mars 1815. Il exerce alors la profession de vigneron. Il est en effet dénommé LE MAROIS au lieu de MAROIS sur ce document.

Demande de rectification du patronyme LEMAROIS en MAROIS : Pétition écrite par le Maire de Vert-Saint-Denis au Ministre de la guerre en faveur du réclamant (Pierre Jean Modeste MAROIS) par ses camarades de la Garde Nationale (23 mars 1833).

 

Pourquoi a-t-il déposé cette demande en rectification ? Certainement car l'erreur sur son patronyme l'empêchait de percevoir sans problème sa pension d'invalidité. Rappelons que Pierre Jean Modeste MAROIS a été blessé deux fois pendant les guerres d'Espagne et la période des "Cent Jours ".

La vie continue ensuite au gré des saisons et des cultures pour Pierre Jean Modeste MAROIS puisque nous le retrouvons manouvrier et chef de famille lors du recensement de population de 1836 à Vert-Saint-Denis. Il a juste 50 ans. Il vit avec son épouse et ses trois derniers enfants, sa fille âinée étant décédée en 1827. Sa femme, Marie Claude Sophie LEROY, 41 ans, exerce alors la profession de couturière.

Le 7 janvier 1840, au mariage de sa fille Victoire MAROIS avec PATU Charles Noël, il est dit "Manouvrier et Chevalier de la Légion d'honneur".

Acte de mariage de Victoire MAROIS avec PATU Charles Noël (7 janvier 1840, Vert-Saint-Denis)

 

 

 

 

 

Pierre Jean Modeste MAROIS décède le lundi 23 octobre 1848 à vingt-deux heures trente, à l'âge de 63 ans, à Vert-Saint-Denis (77495) où il résidait toujours.

Acte de décès de Pierre Jean Modeste MAROIS (23/10/1848 à Vert-St-Denis, 77)

Nous ne connaissons pas, à coup sûr, la cause de sa mort mais nous pouvons présumer qu'il est décédé de la disette et/ou de l'épidémie de choléra morbus qui a décimé la France (1ère vague de la 3ème pandémie mondiale) frappant sans état d'âme les plus jeunes et les plus âgés.

Entre 1848 et 1849 le choléra a en effet décimé 19 000 Parisiens. Il est indéniable que cet homme a du être éprouvé par la Révolution qui a débuté en février 1848; il a vu le 22 février 1848 l'abdication du Roi Louis Philippe, la proclamation de la République mais il ne verra pas la naissance de la IIème République le 4 novembre 1848, la publication de sa Constitution le 16 novembre, ni l'avènement au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte le 10 décembre.

Nous pourrions également supposer qu'il a pu succomber à des blessures liées aux émeutes révolutionnaires de juin 1848 qui ont divisé la capitale voisine et la population en général.

La déclaration de son décès est effectuée le 24 octobre 1848 à sept heures du matin, par Jean Étienne LEROY, son beau-frère, et Charles Noël PATU, son gendre.

Ce premier témoin nous laissent à penser que Marie Claude Sophie LEROY avait un frère dénommé Jean Etienne LEROY né vers 1794 mais ndont nous ne savons rien de plus pour le moment.

Après le décès de son époux, Marie Claude Sophie LEROY reste domiciliée à Vert-Saint-Denis où nous la retrouvons le 12 novembre 1851 à Nandy lors du mariage de son fils MAROIS Saint-Ange avec notre ancêtre DUTROU Esther Césarine (1833-1891). Elle est toujours domiciliée à Vert-Saint-Denis.

Marie Claude Sophie LEROY décède à son tour le 12 mai 1870 à Vert-Saint-Denis à l'âge de 76 ans.

Acte de décès de Marie Claude Sophie LEROY

12 mai 1870 à Vert-St-Denis (77)


Cette biographie, encore un peu incomplète soit-elle en l'état actuel de mes recherches, m'a beaucoup émue et intéressée. J'espère avoir pu vous faire partager modestement un peu des émotions ressenties et de la passion qui m'a animée à la découverte de cette vie somme toute ordinaire mais si riche en événements de grande renommée.

Je tiens à remercier infiniment M. Jean Cousin qui a effectué avec toute sa gentillesse et sa patience de nombreuses recherches d'actes aux Archives départementales de Seine-et-Marne.


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Corinne Durand

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